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Jack Sobel (Black Swan Lane) - Auteur, compositeur, interprète

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"Si vous voulez mesurer la profondeur spirituelle d’une société, assurez-vous que vous prenez la mesure de sa musique" - Platon

 

Et pourtant, la musique et la société ne sont pas toujours en phase. Pensez à la vie de Mozart ! Il a passé une grande partie de son existence malade et criblé de dettes et est mort jeune. Certes, sa musique était incroyable mais il jouait principalement pour une élite et sur un territoire très limité. La plupart de ses contemporains n’ont jamais écouté ses mélodies… Quel dommage !

 

J’ai déjà entendu ceci : la musique n’est pas capable d’engendrer la vie mais c’est le type de choses pour lesquelles nous restons en vie ! La musique nous en dit long sur notre état émotionnel. C’est pourquoi j’aime tant Black Swan Lane.

 

Mené par Jack Sobel et John Kolbeck et impliquant beaucoup d’autres artistes talentueux tels que Andy Whitaker ou Kwasi Asante, pour n’en citer que quelques-uns, BSL est un collectif qui fait de la musique pour le cœur et pour l’âme. Et pourquoi ça ? Probablement à cause des personnalités éclectiques et singulières qui composent ce groupe…

 

Comme vous le lirez dans l’interview ci-dessous, Jack Sobel est un rêveur entre deux mondes. Le vrai et celui qui flotte au-dessus. Dès qu’il le peut, il se déconnecte de la sphère du travail et plonge dans le monde de la création.

 

Ecouter la musique de BSL est un voyage intérieur. Il vous grandit à mesure que vous l’empruntez. Et si vous parcourez à nouveau le chemin, vous serez doublement récompensés. Vous n’êtes simplement plus le même après avoir écouté un de leurs albums… Ils sont rythmiques, hypnotiques et captivants.

 

 

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Le nouvel album de BSL vient de sortir, suivez ce lien pour plus d’information : http://blackswanlane.com/store/

Il est également disponible sur iTunes : https://itunes.apple.com/us/album/the-last-time-in-your-light/id637255887

 

 

Bien, je suis certaine que vous êtes impatients d’apprendre un peu plus sur l’homme qui se trouve derrière la voix très très grave. Jack Sobel m’a fait la gentillesse de répondre franchement à mes questions. Amusez-vous bien !

 

Quand avez-vous commencé à faire de la musique ?

Je frappais déjà sur les meubles de mes parents avec des lego quand j’avais 5 ans. Mes parents m’ont offert une caisse claire pour Noël quand j’avais 6 ans pour sauver leurs meubles des mauvais traitements. En fait je me suis vite lassé d’avoir juste un morceau de batterie, mais mon père a attendu que je mérite le kit complet qu’il m’a offert pour mes 8 ans. J’avais du mal à répéter mes quelques rudiments de base et j’ai totalement raté mes leçons de batterie. Je suis pourtant devenu batteur dans des groupes pendant toute ma scolarité et jusqu’à ma première année à l’université. Je me suis tourné vers la guitare et le clavier vers 18 ans. C’est dû au fait que je voulais créer des chansons et plus juste les jouer. J’ai appris tout seul la guitare, le piano, la batterie, la basse et le chant. Quand j’ai commencé à chanter, c’était   abominable. Après des années et des milliers de cigarettes, il semble que ma voix se soit améliorée un peu.

 

Pourriez-vous vous décrire en 4/5 mots ?

Non. Ok, je vais essayer.

Persévérant, anxieux, insomniaque, enclin à aimer, exténué.

 

Quelles sont vos principales influences ?

Il y en a quelques-unes. Quand j’étais jeune, j’adorais les groupes de hard rock et de heavy metal. Tout de Zeppelin jusqu’à Sabbath et Iron Maiden. Mon tout premier concert c’était Iron Maiden à l’âge de 12 ans. Je dois admettre mon admiration pour le groupe KISS quand j’étais petit. Je dansais pendant des heures avec un casque sur les oreilles et une raquette de tennis dans les bras. Je faisais semblant de jouer de la guitare pour le groupe rock du jour. A la moitié de mon adolescence, j’ai complètement changé en faveur de la musique new-wave. Depeche Mode, New Order, Nitzer Ebb, Front 242, Kraftwerk, Xmal Deutschland, etc. J’ai fait le DJ pendant l’école secondaire dans tous les bals. J’ai vite réalisé que je voulais faire de la musique et non passer des disques. J’ai rejoint un groupe punk appelé Subliminal Voice. Nos influences alors venaient de groupes comme les Dead Kennedys, DRI, les Sex Pistols et The Vandals. Quelques années plus tard, j’ai rejoint un ami chez lui une après-midi et nous   parlions de former un nouveau groupe. Il a mis un disque qui a changé mon univers. La chanson s’appelait Swamp Thing du groupe The Chameleons. Le son, les mélodies et les paroles stimulantes m’ont totalement inspiré. Ca a touché la corde sensible et changé ma trajectoire pour les années à venir. A partir de ce moment, mes plus grandes influences ont été The Chameleons, The Stone Roses, Kitchens of Distinction, The Cult, Bauhaus, Joy Division, The Smiths,  Catherine Wheel et bien-sûr les Beatles.

 

Quelle est la partie que vous préférez dans votre art 

Sans aucun doute, la création. Cependant, la meilleure partie de tout le processus est quand tout s’imbrique rapidement et merveilleusement et que, quand vous prenez du recul et que vous écoutez, ça vous donne des frissons. Si vous ne ressentez pas ça, vous éliminez la chanson.

 

Qu’aimez-vous faire quand vous ne faites pas de la musique ?

Je suis complètement fou de films. Quand j’ai fini de travailler et que j’ai mis ma famille au lit, je reste éveillé pendant des heures et des heures à regarder des films.  Je devrais dormir un peu plus. Quand je visionne des films, je pense souvent qu’ils seraient bien meilleurs si la musique de fond venait de mon groupe  Black Swan Lane. J’ai toujours écrit ma musique avec des films et des bandes  son dans la tête. Peut-être Guy Richie nous emploiera-t-il dans son prochain film…

De quoi êtes-vous le plus fier jusque-là ?  

Il serait normal de   parler de la musique et des disques que nous avons faits ainsi que des films auxquels nous avons été associés. Mais ma plus grande réalisation dont je suis le plus fier c’est mon fils Jacob. Il est absolument incroyable. J’entraîne son équipe de foot classée U10 et il est la star de l’équipe. Quand il chante sur mes disques à l’arrière de ma voiture, ça me fait sourire.

Y a-t-il un message ou un but dans à votre art ?

Je pourrais facilement écrire des chansons pop insouciantes, mais je ne le fais pas. Il y a une atmosphère sombre qui découle de mes chansons et qui peut parfois faire pleurer les gens. J’essaie de créer des choses stimulantes et intelligentes. Depuis peu, je remets en question la vie, le karma et le bien-fondé de la spiritualité dans certaines de mes chansons. Dans ma musique, il règne un certain désespoir que certaines personnes trouvent à la fois réjouissant et épuisant.

Qu’est-ce qui vous garde motivé ?

Je suppose que c’est  l’amour de la création musicale. J’ai arrêté brusquement plusieurs fois mais   ça me reprend à nouveau. Quand mon groupe précédent The Messengers s’est arrêté, j’ai dû trouver un vrai travail par nécessité et j’y ai excellé. Mon côté créatif m’a aidé à devenir un chef dans un excellent restaurant très populaire. J’étais plutôt compétant et cependant, je détestais ne pas pouvoir faire de la musique. Quand j’ai eu l’opportunité de rejoindre Mark Burgess du groupe The Chameleons et ainsi recommencer à jouer en 2004, j’ai saisi l’occasion et ça dure depuis lors avec mon groupe actuel Black Swan Lane.

Votre plus grand regret ou souci majeur ?

Ca va paraître un peu fou. Je regrette d’avoir fait l’université. Je me suis toujours demandé   ce qui se serait passé si j’avais poursuivi mon potentiel musical jusqu’à son maximum après mes études secondaires en zappant l’université. J’ai joué dans des groupes à l’université mais on n’avait jamais assez d’argent pour produire des trucs merveilleux et ainsi pouvoir s’y tenir. Mon père m’a toujours découragé de poursuivre une carrière musicale et j’ai fini par faire des boulots qui ne me plaisaient pas. Il y a peu, un découvreur de talents en Californie m’a dit que notre musique était magique, mais qu’à 40 ans, on était trop vieux pour qu’on traite avec nous. C’est là que j’ai commencé à penser à ce que nous aurions pu être si on avait commencé jeunes et continué dans cette voie. L’université ne m’a pas rendu plus intelligent et ne m’a pas procuré de stabilité financière. L’université ne m’a pas préparé à vivre ma vie ni préparé pour mes réalisations ultérieures. C’était une perte de temps et une grosse dépense. Quand j’ai fini l’université, j’ai dû trouver un vrai travail dans le vrai monde et j’ai dû abandonner le monde de la musique pour les dix années suivantes. Mais à présent, nous sommes considérés comme des dinosaures dans un monde d’idoles pop pour adolescents.

 

Quel est votre prochain projet ?

Quand notre nouvel album sera sorti en 2013, j’espère travailler sur un certain nombre de choses. Je voudrais revenir un peu en arrière et travailler sur un album ‘best of’ pour mon ancien groupe The Messengers. Une partie des chansons ne sont plus publiées et je voudrais ré-enregistrer une partie de celles-ci. De plus, j’espère trouver de chouettes musiques que nous pourrions publier sous notre label. Le fait d’avoir ajouté Andy Whitaker l’année passée a représenté beaucoup de travail et parfois un vrai défi, mais c’est une très grande réussite pour nous. On a aussi fait pas mal de  musique pour des bonnes œuvres et j’espère que cela se poursuivra dans le futur. J’aime surprendre les gens et leur faire dire ‘wow’ de manière inattendue.

 

Sur une échelle de 1 à 10, à quel point êtes-vous heureux à présent ?

Il y a des jours c’est  1 et des jours c’est 10. L’esprit nous joue parfois des tours.

 

Le questionnaire Bernard Pivot

 

Quel est votre mot favori ?

Pour toujours

Quel est le mot que vous détestez le plus ?

Japper

Quelle est votre drogue préférée ?

C’est une drogue le chocolat belge ? 
Le truc malheureux auquel je suis toujours accro c’est la nicotine et son corollaire, fumer des cigarettes. Au-delà de ça, Je ne me drogue pas et je ne bois plus du tout d’alcool à présent. C’est par conséquent plus difficile pour moi d’écrire des paroles de chansons.

 

Quel est le bruit ou le son que vous aimez le plus ?

Je suis obligé de  passer un bruit de fond sur mon astucieux réveil pour pouvoir m’endormir. Je  suppose que c’est mon dernier mot là-dessus. Je pourrais dire l’océan, mais c’est de toute évidence trop cliché. Le bruit qui m’embête le plus au monde c’est le bruit des sirènes d’ambulances. J’ai quitté le centre-ville pour ne  plus les entendre.

 

Quel est votre juron favori ?

« Fucking hell ».   Parce que ça me rappelle avoir été en tournée dans un bus avec 8 potes anglais qui regardaient un match de foot de Manchester City.

 

Quelle homme ou femme choisiriez-vous pour illustrer un billet de banque ?

Peut-être Dennis Rodman puisqu’il est plus proche de conclure un traité de paix avec la Corée  du Nord que tous nos anciens Présidents.

 

Quel travail n’auriez-vous pas aimé faire ?

Facile. Travailler à  la réception d’un hôtel. Le public se croit obligé de vous engueuler   constamment et il n’y a pas d’échappatoire. Faire la vaisselle dans un restaurant était plus marrant que ça.

 

En quelle plante, arbre ou animal aimeriez-vous être réincarné ?

Là, ça me prend la  tête. Je ne veux pas mourir et je ne veux pas être réincarné. Je veux vivre pour toujours.

 

Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous l’entendre vous dire après votre mort ?

Détends-toi et respire.

 

© 2013   



30/06/2013
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